Roman

En attendant Bojangles

Auteur : Bourdeaut, Olivier

Format : 176 pages

Note :

Editeur : Finitude

Année de parution : 2016

La 4ème de couverture

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Le pitch

En attendant Bojangles évoque le quotidien d’une famille fantasque et hors norme, conté par la voix du fils et l’écriture du père, qui se croisent. Figure centrale de ce trio sans filtre et sans organisation, mais uni, Louise la mère, fait valser le quotidien par ses extravagances et ses fantaisies.

Dans cette famille loufoque, des règles, il n’y en a pas ! Mais il y a Mademoiselle Superfétatoire, la grue de Numidie, qui se promène dans l’appartement, le père qui appelle sa femme par un prénom nouveau tous les jours, des fêtes qui sont organisées à n’importe quelle heure de la journée, des vacances improvisées à l’improviste, personne qui ne relève le courrier…
Cette famille on va la suivre à travers les yeux du petit garçon, complètement admiratif de sa mère mais aussi dans le regard de Georges, prêt à tout pour rendre sa femme heureuse, quitte à l’accompagner dans ses pires extravagances.

Vite rattrapés par la réalité de la vie, ils vont devoir s’adapter aux épreuves sans jamais perdre cette folie et cet amour tendre qui les lie, tous les 3 !

L’avis de Marion

En attendant Bojangles est un bonbon de roman, une fable poétique qui se savoure. Lecture peu commune, dans l’univers à la Boris Vian.
Légèr et pétillant, drôle et grave à la fois, c’est un récit qui magnifie l’amour et la famille.

Georges et Louise aiment danser sur « Mr Bojangles », chanson de Nina Simone dont le titre est inspiré. Je suis d’ailleurs en train de l’écouter en écrivant cette chronique et elle reflète complètement l’ambiance et la folie de ce roman, « une musique pour les sentiments ».
Car c’est une histoire touchante, qui traite de l’amour fou mais aussi de la perte.

C’est à travers le récit naïf et enfantin du fils que l’on découvre cette vie où la folie est normale. Complètement emporté par les excentricités de ses parents et par cette éducation légère, il va finir par quitter l’école au profit d’un apprentissage à la maison. La maîtresse ne détenant pas la vérité, contrairement à sa mère.
La version du père, est relatée dans son journal et c’est là que la réalité prend toute sa puissance. Plus rationnel que le récit de son fils, la gravité de la situation ressort, notamment tous les sacrifices dont il est capable pour continuer à vivre avec la femme qu’il aime, jamais traitée en malade malgré sa folie évidente. Car sa femme il l’aime toute entière justement, avec sa folie.

Malheureusement, plus le roman avance, plus cette folie devient maladie. Avec un ton toujours aussi léger malgré un sujet lourd, la réalité refait surface et cet idéal de vie, ce quotidien loufoque déclinent. Mais jamais cet amour, d’un fils à une mère, d’un mari à sa femme, qui résistera… jusqu’au bout.

C’est à la fois gai, triste, poignant, léger, amusant, et profond. L’ écriture est joyeuse, l’histoire est courte (je l’ai finie en une journée sur une route du Portugal) mais assez longue pour qu’elle reste un petit moment gravée en moi.  Histoire naïve comme il faut, sombre comme il se doit, En attendant Bojangles fait du bien.

Alors laisse toi aller, évite d’être trop rationnel et plonge dans cette jolie parenthèse sucrée dans ton quotidien trop normal !

L’avis de Julien

Depuis un petit moment nous attendions de pouvoir croiser nos regards sur une oeuvre. De faire en sorte que les 2 contributeurs de ce blog puissent donner leur avis. En raison d’un article à sortir tous les vendredis il nous était difficile de lire les mêmes livres. Pourtant, avec tous les échos positifs liés à En Attendant Bojangles, je me suis lancé avec plaisir dans cette lecture.
J’ai donc lu Bojangles et comme Marion, je l’ai lu très vite.

Cette famille est évidemment très particulière. Ils font la fête, dansent et picolent beaucoup. Leurs amis aussi d’ailleurs (l’Ordure et ses Caïpirowska notamment). Pour couronner leur extravagance, ils possèdent une grue en liberté dans leur appartement !

Cette extravagance n’est cependant pas feinte. En effet cette folie n’est pas passagère et le mari veut tout faire pour continuer à vivre comme sa femme l’entend.

J’ai beaucoup aimé le décalage entre le regard de l’enfant, naïf et admiratif et l’écriture du père. Comme le disait Marion, la vérité prend forme entre ses lignes. J’ai très vite également eu l’impression de me trouver dans un roman de Boris Vian, certains passages semblant absurdes, surtout ceux racontés par le fils.

Pour aller un peu l’encontre de l’avis de Marion je soulèverais cependant deux points.
Le premier est très personnel : pas fan de romans d’amour, j’ai été déçu par le dernier tiers du livre. Au départ complètement surréaliste, cette oeuvre vivante et poétique devient, à mon goût, un peu trop traditionnel au final.
Le second point que je relèverais est l’épilogue. Je ne veux surtout rien révéler mais même s’il est finalement logique, j’ai été déçu par le comportement d’un des personnages (je m’expliquerais plus dans les commentaires pour ne rien « spoiler »).

En conclusion, si je devais le noter, je lui mettrais malgré mes critiques un joli 4 étoiles sur la constellation. L’émotion que j’ai parfois ressenti était réelle et c’est, je crois, ce que l’on attend de nos lectures.

Pour briller en soirée

Olivier Bourdeaut, d’abord agent immobilier, a longtemps hésité avant de se lancer dans la littérature.  « En attendant Bojangles », son premier roman, est devenu un best-seller dès sa sortie, vendu à plus de 350.000 exemplaires. Il a été récompensé du prix France Culture-Télérama 2016, du grand prix RTL-Lire 2016, du prix Emmanuel Roblès 2016 et du prix Roman France Télévisions 2016.

Déjà adapté pour la première fois au théâtre, au festival Off d’Avignon, il sera repris au théâtre de la Pépinière à Paris de janvier à mai 2018 et en tournée de septembre à décembre 2018. Une adaptation ciné est également prévue.

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