Roman

L’amie prodigieuse, IV : L’enfant perdue

Auteur : Ferrante, Elena

Format : 560 pages

Note :

Editeur : Gallimard

Année de parution : 2018

La 4ème de couverture

A la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. Car elle s’affirme comme une auteure importante et l’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa. L’histoire d’Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d’une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix. Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose.
Plus que jamais, dans L’enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIXe siècle, un monde qu’on n’oublie pas.

Le pitch

Quatrième et dernier tome de la saga, L’enfant perdue met un terme à soixante années de vie entre Lila et Elena, deux amies issues du même quartier déshérité de Naples.

Dans les premières pages, Elena est finalement partie vivre avec Nino Sarratore, à Naples (comme on pouvait s’en douter à la fin de la lecture du 3ème tome) en laissant ses deux filles à Pietro son mari. Elle écrit toujours, ou tente d’écrire, étant devenue une auteure reconnue.
Lila toujours à Naples, a créé avec Enzo, une entreprise d’informatique assez florissante.

L’amitié entre les deux filles, reste le fil conducteur et l’élément central du roman. Toujours remise en cause, soit par l’une soit par l’autre, elle va dans ce dernier tome reprendre vie de façon, semble-t-il, sincère et authentique.

Lila et Elena vont évoluer à nouveau côte à côte, avec familles et amis. Jusqu’à ce qu’un événement tragique vienne malheureusement troubler cette fausse harmonie et remettre tout en question. On comprend alors pourquoi Lila disparaît dans le premier chapitre du premier tome. La boucle est bouclée.  

L’avis de Marion

Voilà, la saga se termine. Et pour moi, plutôt en beauté, ayant été un peu déçue par le tome 2 et 3.

Sans revenir sur la qualité d’écriture d’Elena Ferrante, ses longues descriptions fluides et nécessaires pour s’imprégner de l’ambiance et de l’atmosphère du roman, il me manquait toujours un fond, un but à l’histoire. Dans l’enfant perdue, j’ai retrouvé cette intrigue qu’il me manquait. Ce drame terrible qui renforce la psychologie de chaque personnage et qui prend tout son sens. Lila restera égale à elle-même, une femme déterminée, faisant fi du regard d’autrui.

Au-delà du récit, cette amitié sur plus d’un demi siècle, ce quartier que l’auteure a su faire vivre, ces familles que l’on a vu grandir, ces enfants naître… il y a dans cette saga toute l’histoire de l’Italie de cette époque. L’auteure a su doser comme il faut la fiction et l’actualité, nous faisant douter  parfois sur le côté « romancé » de l’Amie prodigieuse et renforcer notre attachement.
Dans ce dernier tome, le féminisme apparaît, comme les Nouvelles Technologies. L’Italie ne cesse de se transformer, économiquement et politiquement. Le tremblement de terre qui a secoué Naples et qui révèle encore une fois les âmes et les caractères. 

On retrouve finalement dans ce bouquet final, tout ce qui a fait le succès de cette quadrilogie : amitié, obsession, drame, famille, bouleversements sociaux politiques, catastrophes naturelles, amour, trahison, jalousie… Le quartier reprend forme et vie quelques années après. C’est une photographie de l’Italie avec ses faces d’ombres mais aussi sa chaleur et ses excès.

Alors adieu et merci Elena et Lila, j’ai aimé vous détester. Vous avez accompagné mes moments paisibles de lecture le long de ces 4 tomes et ce fut bien agréable !

Pour briller en soirée

L’Italie est un pays exposé aux tremblements de terre. Situé sur la ligne de contact entre la plaque Africaine et la plaque Eurasienne, le pays a deux lignes de faille, ce qui en fait l’un des plus tectoniquement actifs en Europe. Il possède en plus des volcans bien actifs dont 4 principaux : le Vésuve, l’Etna, le Vulcano et le Stromboli. Depuis le début du 20ème siècle, le nombre de séismes et de victimes est impressionnant.

Celui du 23 novembre 1980, est un des plus meurtriers du XXe siècle faisant 2916 morts et 20.000 blessés dans la région de Naples.  

Archives vidéo et photos de la catastrophe. 

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