PolicierRoman

Le linguiste était presque parfait

Auteur : Carkeet, David

Format : 302 pages

Note :

La 4ème de couverture

À l’institut Wabash – qui fait aussi office de crèche bon marché – Jeremy Cook étudie les babillages des nourrissons. Quand son collègue Stiph est retrouvé raide mort, les autres linguistes n’ont qu’à bien se tenir, Jeremy s’improvise détective. Qui de Milke, le séducteur, Woeps, le discret, Aaskhugh, la commère, Orffmann, le mal-aimé, ou encore Wach, le chef despote, a bien pu faire le coup ?

Le pitch

Jérémy Cook, linguiste à l’institut Wabash, va se retrouver enquêteur malgré lui, suite à un meurtre sur son lieu de travail et une série de « coïncidences » le discréditant.

Tout commence lorsque le journaliste Philpot vient visiter l’institut. Son but est de découvrir son fonctionnement et ses missions notamment l’étude des processus d’acquisition du langage chez les tous jeunes enfants. Organisée autour d’une crèche et encadrée par sept linguistes, cette méthode permet d’observer les enfants et l’évolution de leur langage.

Jérémy Cook a été désigné par son chef Wach comme responsable du journaliste durant son reportage, ce qui va complètement bouleverser son quotidien.
C’est au cours d’une visite de l’institut qu’il va surprendre une conversation qui va beaucoup l’affecter car peu flatteuse à son égard. La nouvelle et charmante assistante Paula va le traiter de trou du cul (à ce qu’elle a entendu dire). Et par la suite, son collègue Stiph sera retrouvé mort, dans son bureau.

Cook, entre 2 recherches linguistiques sur les idiophénomènes, la préparation d’une conférence et la découverte de l’initiateur de ces foutues rumeurs sur lui, va chercher à tout prix à prouver son innocence et mener l’enquête aux côté du lieutenant Leaf. Rien ne va plus dans l’institut où tout le monde s’accuse.
Les idiophénomènes qu’étudie Jérémy lui seront d’un grand secours.

L’avis de Marion

Roman culte aux Etats-Unis depuis sa sortie, en 1980 ! Il sort 33 ans plus tard en France et n’a pas pris une ride (sauf peut-être ce qui concerne les machines à écrire et les cabines téléphoniques !).

Malgré quelques longueurs, il est très agréable à lire, drôle, loufoque et enrichissant grâce à toutes les références sur la linguistique et au pouvoir des mots. Chaque dialogue prend une tournure surprenante tant le choix des mots entre linguiste est déterminant et sera évidemment analysé.

L’auteur y dresse un portrait peu flatteur du monde universitaire et académique des linguistes.  Les relations y restent superficielles et sans profondeur. Les personnages sont excentriques et caricaturaux à l’extrême. Amis et contre-amis, policier ayant une aversion pour le crime, chef aux méthodes peu orthodoxes, séducteur, hypocrite, malchanceux, alcoolique, vaniteux… aucun ne s’intéresse finalement à son entourage et aux relations humaines plus qu’au langage (même les babillements ou autre gazouillis) et à sa carrière. Penchés sur leurs recherches, ils en oublient souvent qu’il existe un monde extérieur.

La signification du m’boui de Wally forme finalement le mystère principal du livre, plus encore que l’identité du meurtrier. L’issue de l’enquête n’est pas très palpitante. Le mobile du tueur n’est finalement qu’un prétexte à l’histoire, mais la méthode utilisée pour découvrir le meurtrier et le déroulement de l’enquête ont beaucoup plus d’intérêt. Chaque petit indice compte et rend la linguistique passionnante, nouvelle méthode pour résoudre une enquête criminelle !

Alors pour Le linguiste était presque parfait, un sympathique roman de plage, divertissant et original, je dis m’boui !

Pour briller en soirée

Un peu de linguistique :

Les idiophénomènes « sont les dispositifs linguistiques que les enfants développent d’eux-mêmes, sans s’inspirer du monde adulte. Il peut s’agir de simple énoncés aux significations invariables, comme le beu d’un tout-petit pour dire « Je veux le petit canard », jusqu’à des modulations bien plus personnelles, qui n’appartiennent qu’à l’enfant qui les énonce ».

Abonnez-vous à notre newsletter

Commentez l'article