L’amie prodigieuse : Enfance, adolescence
Auteur : Ferrante, Elena
Format : 448 pages
Note :
La 4ème de couverture
« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. »
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.
Formidable voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse.
Le pitch
A la fin des années 50, deux amies, Elena Greco (Lenuccia) et Lina Cerullo (Lila) vivent dans un quartier défavorisé de Naples. Issues de familles modestes, elles sont toutes deux brillantes pour les études mais ne vont pas être destinées au même avenir.
Partageant ce désir de savoir et cette soif de connaissances, quand Lila, abandonne l’école pour travailler avec son père et son frère, cordonniers. Elena, soutenue par son institutrice, poussera ses études au collège puis au lycée, normalement destiné à des familles plus aisées comme les Carracci ou Sarratore.
Le tome 1 de l’Amie prodigieuse se passe de la période de l’enfance au début de l’âge adulte avec en toile de fond un quartier de Naples ancré dans une tradition dure et non progressiste. Période de fondation durant laquelle Lenu et Lila vont essayer d’échapper toutes deux à cette voie qui leur est promise. Période de l’adolescence et de la transformation physique et psychologique où elles vont parfois s’entraider comme se détester et essayer de choisir leurs vies.
L’amie prodigieuse c’est donc Lila, racontée par Elena complètement fascinée par cette prodigieuse amie dont l’effronterie et la cruauté n’auront d’égal que la dévotion et l’application d’Elena. Une histoire d’amitié fusionnelle et pudique.
L’avis de Marion
Ah, L’amie prodigieuse !!! Quel lecteur n’en a pas entendu parler ces derniers mois ?!
Il s’agit d’une saga composée de 4 livres (le tome 4 sort en janvier 2018), il faut donc s’attendre à rester un peu sur sa faim lorsque l’on tourne la dernière page ; ou faire comme moi, attaquer le tome 1 lorsque vous les avez tous en main puis enchaîner les lectures.
Comme toujours, il est très délicat de parler d’un livre ayant eu autant de succès. Les attentes sont grandes, et en découle souvent (parfois) une déception. Je vais essayer de rester sur mon unique impression du tome 1 sans être influencée par les tomes 2 et 3.
J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Il y a de nombreux personnages aux profils très différents. Beaucoup de familles italiennes liées entre elles ou pas. La généalogie et la relation entre tous est donc difficile à suivre, malgré le petit rappel d’Elena Ferrante, en début de livre.
Ce roman est, malgré cela, assez facile à lire (une fois cette découverte et la connaissance de tous les personnages acquise). On se laisse imprégner par cette ambiance de l’Italie des années 50. La vie de quartier, les jeunes dans la rue qui rêvent d’avenir. Les femmes encore soumises à la maison ou employées de leurs maris. Les enfants dont le destin est déjà tracé : celui de suivre les pas de leurs parents.
C’est addictif et je comprends l’engouement suscité autour de cette saga. C’est en mouvement permanent, les relations évoluent, les personnages partent, reviennent. Tout est constamment remis en cause.
Dans ce premier tome, la toile de fond est posée ainsi que le contexte et les personnages. La vie dans un quartier populaire de Naples, avec ses règles et sa hiérarchie sociale où on parle en dialecte et travaille en famille. Reste à attendre le fil conducteur, l’intrigue de cette histoire.
Il n’y en a pas.
Il s’agit finalement de la vie singulière d’Elena, en y ajoutant une petite touche de politique, de social, d’amour et d’amitié.
L’amie prodigieuse parle de la relation entre Elena et Lila, Lila et Elena, ne sachant pas bien qui est finalement l’héroïne principale. Mais aussi de nombreux personnages secondaires, Nino, Ada, Stefano, Gigliola, Pasquale… plus ou moins attachants qui tentent de construire leurs vies.
Elena est narratrice du livre. Chacune de ses pensées est relatée. Elena est travailleuse, Elena est gentille, Elena manque de confiance. Lila fascine, Lila énerve, Lila sait ce qu’elle veut. Elles sont toutes deux intelligentes, passionnées par la lecture et l’écriture. Elles rêvent toutes deux de devenir écrivain, elles auraient pu l’être…toutes les deux. Elena fait beaucoup d’effort pour plaire, Lila plait sans effort. Elena se construit puis avance. Lila se construit puis détruit.
La force de leur relation est à la fois de l’amitié, de la passion, de la fusion et de la jalousie. Elles ont besoin l’une de l’autre pour avancer, même si parfois cela a pu les détruire. Elles puiseront de cette dualité une force et une énergie s’inspirant toujours l’une de l’autre.
L’amie prodigieuse évolue donc lentement avec des oppositions évidentes durant toute l’histoire : Lila/Elena, les bourgeois/les pauvres, les « intellectuels »/les « travailleurs », les hommes/les femmes…
Cette redondance m’a un peu déplu néanmoins. Entre Elena et Lila c’est un éternel « je t’aime moi non plus ». Ce lien qui les unit, difficilement explicable. De nombreuses fois au cours de la lecture, je me suis mise à la place d’Elena et me suis demandée pourquoi elle s’accrochait autant.
C’est simple, sans profusion de sentiments. Le sujet traité est plutôt universel et ce qui fait la différence, à mon sens, c’est le contexte et le style d’écriture de Ferrante. Je me suis complètement imprégnée de l’histoire. Et c’est ce talent d’écriture que je souhaite mettre en avant, plus que l’intrigue en elle-même. Cette façon de raconter une histoire dans laquelle on se projette totalement et qui nous permet de nous sentir parfois un peu Elena… et parfois un peu Lila.
Car nous avons toutes quelque chose en nous de Lila !
Pour briller en soirée
Mais qui est Elena Ferrante ?
En réalité il s’agit d’un pseudonyme d’une romancière ou romancier qui souhaite garder son anonymat. La véritable identité d’Elena Ferrante n’est pas connue et fait planer le mystère. La narratrice du livre s’appelle Elena. Raconte-t-elle sa propre histoire ? Mystère…