Roman

Les prénoms épicènes

Auteur : Nothomb, Amélie

Format : 162 pages

Note :

Editeur : Albin Michel

Année de parution : 2018

La 4ème de couverture

Les prénoms épicènes peuvent être à la fois masculins et féminins. A ce nom savant on préfère souvent le terme de prénoms mixtes.
Derrière le titre d’Amélie Nothomb, l’histoire d’une relation père fille. 
Ce roman sera en quelque sorte une contrepartie du précédent « Frappe-toi le cœur », qui traitait d’une relation mère fille.

Le pitch

Dominique est une femme ayant très peu de confiance en elle. Elle a 25 ans lorsqu’attablée à une terrasse de café, elle va se faire accoster par Claude. D’abord méfiante, elle succombera à ses charmes et ses promesses d’avenir meilleur, sans se douter que sa vie changera du tout au tout. Alors quand il lui demande de l’épouser, elle accepte.
Claude désire un enfant plus que tout. Ensemble (et malgré les difficultés qu’a rencontré Dominique pour tomber enceinte), ils auront une fille, Epicène.
Dès sa naissance, Claude va la détester (et inversement) et ne lui portera aucune attention. Il changera aussi radicalement de comportement vis-à-vis de sa femme.
Epicène, jeune fille surprenante va se construire et grandir, épaulée par l’amour sans faille de sa mère, et à cause de cette haine réciproque pour son père.
Mais pourquoi ce changement ?

L’avis de Marion

Les prénoms épicènes est un roman court. On y retrouve les thèmes récurrents, chers à Amélie Nothomb : la famille, l’enfance, la vengeance, l’amour et la haine.  
En un peu plus d’une centaine de pages, elle arrive à nous faire rentrer dans son univers propre et que l’on ne retrouve pas ailleurs. C’est direct, c’est fluide, c’est prenant. Les romans de l’auteure aux chapeaux se lisent vite mais pas si facilement. Ils sont brefs et pleins de cruauté, donc peu de temps pour rentrer dans les détails. Il faut tout interpréter directement.

Sur une histoire qui débute toujours comme un conte, on dérive vers une trame plus profonde et beaucoup moins légère et c’est ce qui fait sa force. Dans Les prénoms épicènes, cette force réside dans cette violence invisible, cette haine que peux éprouver une fille envers son père. Cet enfant rejeté, complètement ignoré, en quête d’identité, plein de questionnements sur la figure paternelle. Et qui finalement ne fait que partie d’un plan diabolique de manipulation et de vengeance. L’enfant devait naître et devait exister, peu importait le reste.
C’est aussi une mise en avant de la relation mère/fille ou d’amitié entre deux femmes. Le titre du livre ne sert finalement qu’à intriguer et susciter la curiosité car le prétexte des prénoms épicènes n’est approché que brièvement au début du livre.

Cette fable noire parle de soumission, d’acceptation, d’émancipation et d’indulgence. Comment pardonner quand on a été berné durant les plus belles années de sa vie ? Comment croire au bonheur sincère quand celui-ci n’a été qu’illusion et manipulation.

Ce n’est peut-être pas le meilleur d’Amélie Nothomb mais la recette plait toujours. Alors, je te laisse découvrir, continuer à aimer, ou  lui laisser une deuxième chance, ça en vaut la peine.

Citation

Entre ses onze et quatorze ans, la gosse était morte pendant plusieurs siècles. Ces années de cœlacanthe lui avaient donné accès aux archives des Enfers. A présent qu’elle était revenue à la vie, elle pouvait convoquer à volonté cette mémoire. […] « La personne qui aime est toujours la plus forte ».

Pour briller en soirée

Sais-tu comment reconnaître qu’un roman est d’Amélie Nothomb ?
Le mot « pneu » y figure dans tous.
Pourquoi ?
L’auteur qui aime les contraintes absurdes l’explique ici.
A vous de jouer, on attend la preuve dans les commentaires !

01 / Les Prénoms épicènes – page 117 : « Elle dût s’arrêter en route pour regonfler les pneus. »

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