Roman

La voix de Cabo

Auteur : Baldisserri, Catherine

Format : 176 pages

Note :

Editeur : Intervalles

Année de parution : 2017

La 4ème de couverture

A vingt ans, Teresa Monti fuit Montevideo et la brasserie familiale. A une vie toute tracée, elle préfère l’aventure et choisit l’amour au côté de Damaso, avec lequel elle emménage dans un phare du bout du monde. Après quelques années de bonheur, les illusions commencent à se fissurer. Pour se rendre utile, elle fait la classe dans l’étroite cuisine du phare aux enfants des pêcheurs de Cabo Polonio. Un jour, Machado, fait son apparition dans la petite communauté. Il pressent que son salut dépend de cette femme engagée, ardente, insoumise. Pendant ce temps, les Tupamaros organisent leur mouvement révolutionnaire contre les inégalités criantes d’une société qui peine à accomplir sa mutation. Dans l’Uruguay en pleine ébullition intellectuelle et sociale des années 70, La Voix de Cabo met en scène des personnages aux destinées chahutées par la petite et la grande histoire. C’est un roman saisissant sur la force du destin et sur l’importance de l’enseignement.

Le pitch

Dans les années 70, en Uruguay, Teresa, jeune femme déterminée, quitte Montevideo pour suivre Damaso, télégraphiste travaillant en haut d’un phare, à Cabo Polonio.

Dans cette vie solitaire et dure qu’elle s’est choisie malgré l’hostilité de son père, Teresa va décider d’enseigner la lecture et l’Histoire aux enfants de pêcheurs, pour la majorité analphabètes. Parmi eux, se trouve Machado « le grand », jeune colosse chasseur de loups de mer, qui à travers cet apprentissage et cette ouverture à la lecture va se découvrir, se révéler, pour devenir, quelques années plus tard, révolutionnaire auprès des Tupamaros.

5 ans après, le destin de Teresa décidera d’une toute autre vie pour elle, et d’un retour à ses origines puisque c’est seule et brisée qu’elle reviendra à Montevideo pour suivre la voie tracée par son père, quittant alors, les enfants du phare, et Machado.

L’avis de Marion

Avant tout, je souhaitais remercier les Editions Intervalles et Catherine Baldisseri pour m’avoir offert ce livre afin d’en faire la chronique.
D’autant plus que j’ai beaucoup apprécié la lecture de ce court roman, pour différents points.

Tout d’abord, ça se passe en Uruguay et c’est le genre d’ambiance et de décor que j’apprécie énormément, dans la vie, comme dans les romans. C’est une histoire dépaysante, dans une ambiance latino-américaine parfaitement ressentie.
Il y a de l’aventure, de l’exotisme, ça appelle au voyage et pour cela, la mission est remplie. La lecture sert aussi à s’évader et à faire rêver. J’aime découvrir des contrées inconnues. J’aime rajouter de nouvelles destinations dans mes projets de voyages, et grâce à Catherine Baldisseri c’est chose faite, car j’ai vraiment très envie de découvrir ce petit bout de terre isolé !

L’histoire est très bien narrée, dans un style simple et percutant. La nature et les décors sont parfaitement décrits. Les terres arides, le vent  qui balaye les flots, la vie difficile que peuvent avoir les chasseurs de loups de mer… Les mots employés sont subtilement choisis pour décrire l’atmosphère pesante et dure. On ressent l’isolement de chacun et ce besoin de survie.
Et les personnages vont avec le décor et l’ambiance. Ils sont rudes et forts. Ils sont courageux. Ils n’ont pas froid aux yeux et sont prêts à bousculer leurs destins. Ils avancent malgré les dures épreuves que la vie leur met entre les mains.

Un décor, une ambiance, des personnages mais aussi un sujet de fond avec lequel j’adhère à 100%, à savoir le rôle que peut avoir la lecture dans le choix d’une vie. Dans ce livre, on parle de transmission du savoir et de ce que chacun fait de ces armes qui lui sont offertes.
On parle de générosité, de sacrifice, de don de soi, mais aussi de reconnaissance et de gratitude. Teresa va trouver un sens à sa vie grâce à ce rôle de préceptrice qu’elle s’est choisi. C’est un réel échange entre elle et les enfants de Cabo qui découvriront à travers cet enseignement une façon de comprendre et de se relier au monde, mais aussi le plaisir de la lecture et de l’imaginaire.

Le seul petit reproche que je pourrais faire à La voix de Cabo (sans que ça ne m’’empêche d’en apprécier la lecture) serait le manque de détails et d’approfondissement des sous-histoires de l’histoire, notamment celle sur les Tupamaros et Machado. Cette étape du livre n’a pas été complètement limpide pour moi. A mon sens, quelques pages supplémentaires pour approfondir certaines parties et mieux les comprendre, n’auraient pas été superflues. Ce qui est plutôt bon signe.
Mais il s’agit d’un premier roman et c’est un bien joli premier essai !

Ce fut un agréable moment de lecture, une évasion vers des terres lointaines, sans aucune autre prétention et c’est déjà beaucoup !   

Pour briller en soirée

Cabo Polonio est une réserve naturelle très difficile d’accès. Pour se rendre dans ce petit coin de paradis, il faut se faire amener en 4×4 pour traverser les dunes de sables. Une fois arrivé, la plage offre une vision magique d’une sorte d’oasis plantée au milieu de nulle part. Il y a un phare, quelques maisons et cabanes colorés, sans électricité. A découvrir, si tu cherches une ambiance détente. Si tu as envie de te retrouver en accord avec la nature, face à la mer… et sans WIFI.

Voici une petite anecdote que j’ai retrouvé sur un blog de voyage présentant Cabo Polonio, qui résume bien l’ambiance du livre et de ce que l’on peut s’imaginer de ce village isolé :

Bien que le village marche à la bougie, on peut bien voir qu’une ligne électrique se tend au dessus de nos têtes.
Je vais voir « mon » petit vieux :
– « Dites moi, ce n’est pas un câble électrique ça ? »
– « Ben si… »
– « ???………….mais alors vous avez le courant ou pas ?! »
– « Non, juste le phare »
– « De quoi ?! »
– « Les lignes là, c’est juste pour alimenter le phare »
– « Mais… Je ne comprends pas… Si on peut amener une ligne pour le phare, on peut amener une ligne pour les habitations, non ? »
– « Bien sûr ! Tu nous as pris pour un pays d’arriérés ? »
– « Mais noooon… Mais alors pourquoi ? »
– « Pourquoi, pourquoi ! Parce-que l’on n’en veut pas ! »
– « De quoi ? Du courant ? »
– « Oui. Ça vient avec le courant, puis l’eau, puis les routes, puis les trottoirs, les lampadaires, et en moins de temps que pour le dire, on se retrouve à Ibiza »
– « Vous voulez préserver les lieux »
– « Exactement, nous avons dit non à l’installation électrique, NOUS ! Personne d’autres »

Je ne sais pas toi, mais moi, ça me tente bien !

Pour en savoir plus : cabo-polonio.com

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