Roman

Tout s’effondre

Auteur : Achebe, Chinua

Format : 221 pages

Note :

Editeur : Babel

Année de parution : 1958

La 4ème de couverture

Dans le village ibo d’Umuofia, Okonkwo est un homme écouté dont la puissance et le courage sont vantés par tous, un fermier prospère qui veille sur ses trois épouses et sur ses huit enfants, un sage guerrier jouissant de la confiance des anciens. Son monde repose sur un équilibre cohérent de règles et de traditions, mais l’extérieur s’apprête à violer cette réalité qui semblait immuable : les missionnaires d’abord, les colons britanniques ensuite vont bouleverser irrémédiablement l’existence de tout un peuple.

Tragique roman à la langue limpide, Tout s’effondre rend hommage à l’Afrique précoloniale à l’aube de sa décomposition. « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur », dit un proverbe africain. Avec cette fable cruelle, Chinua Achebe devenait l’un des premiers lions du continent à prendre la plume.

Le pitch

Okonkwo est l’un des personnages les plus influents de son village. Fort, courageux, il est prêt à tout pour faire perdurer les traditions des Ibos, peuple du Nigéria.
Il est marié avec plusieurs femmes et père de plusieurs enfants. Il règne d’une main de fer sur son domaine afin de s’émanciper de l’image de son père. En effet, celui-ci était surtout reconnu pour sa paresse et sa lâcheté, tare inexcusable pour Okonkwo.
Le roman nous raconte la vie d’Okonkwo et de son village jusqu’à l’arrivée des premiers missionnaires puis des soldats.

L’avis de Julien

Certaines périodes historiques, certains pays, m’ont toujours attiré.
J’ai en particulier toujours été touché par l’histoire de l’Afrique qui a subi d’une manière tellement violente l’arrivée de l’homme blanc.

Ce n’est d’ailleurs pas une surprise que je considère Racines d’Alex Haley comme l’un des plus grands chef-d’oeuvre de la littérature mondiale.
Ici, Chinua Achebe nous plonge au coeur d’un petit village d’Afrique, au Nigéria, pendant le 19ème siècle.
Pas de demi-mesure, rien n’est aseptisé et j’avoue que certaines traditions sont choquantes pour le lecteur du 21ème siècle que je suis.

Le héros a 3 femmes et pas mal d’enfants, il est violent et corrige ses épouses a la moindre contrariété. L’une échappe d’ailleurs de peu à une balle perdue…
Les jumeaux sont considérés comme diaboliques et abandonnés dès leur naissance dans la forêt.
Les oracles ont une totale maîtrise sur le village et leurs décisions sont incontestés.

D’ailleurs, Tout s’effondre lorsque Okonkwo tue un jeune garçon qu’il avait recueilli, malgré les réticences de certains anciens (extrait un peu plus bas dans l’article). Ce moment charnière est suivi par l’arrivée des missionnaires chargés d’évangéliser les peuples africains et qui apporteront dans le village discorde et déséquilibre.

La force de ce roman réside dans le fait que l’auteur ne juge pas. Il décrit. Ce témoignage est poignant car il nous relate comment ces tribus fortes et indépendantes et surtout leur mode de vie ont disparu au fur et à mesure. Comment les missionnaires puis les soldats ont imposé leur conception du monde.

C’est magnifique et c’est à lire !

Quand ils furent hors de portée de voix, il dit à Okonkwo :
– Ce garçon t’appelle « père ». Ne prête pas la main à sa mort.
Okonkwo, surpris, voulut dire quelque chose mais le vieux ne lui en laissa pas le temps.
– Oui, Umuofia a décidé de le tuer. L’oracle des Collines et des Grottes en a décidé ainsi. On l’emmènera hors du village comme c’est la coutume, et on le tuera. Mais je ne veux pas que tu y sois pour quoi que ce soit. Il te considère comme son père.


Pour briller en soirée

Les ibos (ou igbos) sont majoritairement des agriculteurs. Ils cultivent en priorité l’igname, qui est encore aujourd’hui cultivée au Nigéria.
Leurs tubercules constituent une part très importante de l’alimentation de certains pays.
Et voici une petite manière toute simple de les cuisiner, promis j’essaye bientôt !

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