Les bisons de Broken Heart
Auteur : O'Brien Dan
Format : 429 pages
Note :
Editeur : Au diable Vauvert
Année de parution : 2007
La 4ème de couverture
Quand Dan O’Brien s’installe dans le ranch de Broken Heart, il réalise son rêve : vivre au pied des terres indiennes de Sitting Bull. Mais, en un siècle, les Grandes Plaines ont été stérilisées par l’agriculture et l’élevage bovin. Pour rétablir l’écosystème originel de ses terres, O’Brien imagine l’impossible : élever des bisons dans leur milieu naturel…
Sur les pas de Jim Harrison, Dan O’Brien nous offre une ode au Grand Ouest américain.
Le pitch
Dan O’Brien est professeur de littérature mais également fauconnier. Il est spécialiste de la préservation d’espèces menacées. Il réalise un rêve lorsqu’il devient propriétaire du ranch de Broken Heart, le ranch des coeurs brisés.
Cependant les grandes plaines à force d’être surexploitées ne donnent plus rien. L’écosystème est complètement chamboulé : l’introduction d’espèces non adaptées telles les vaches a ruiné la terre et l’a rendu infertile (sans parler des produits chimiques employés).
De plus, le cours de la viande est si bas que pour survivre, Dan doit trouver d’autres manières de payer ses traites : cours dans des universités, missions écologiques à l’autre bout du pays.
Et si, réintroduire les bisons sur ses terres originelles devenait la solution ??
L’avis de Julien
J’aime lorsque le hasard met sur ma route de petits chefs-d’oeuvre. Le mot est fort, c’est vrai, mais ce qui dégage de ce roman m’a tellement touché que je te le conseille avant même d’en parler. Ce bouquin est à lire sans hésitation.
Alors ce hasard ? Comme souvent, une banale caisse de vieux livres trainait dans la bibliothèque de mon quartier. Je m’y rendis afin de choisir quelques BD des Schtroumpf avec mon fils. Je tombai alors sur cette 4ème de couverture. L’appel de la nature ? La photo des bisons ? Je ne sais pas trop mais il s’est retrouvé pendant de longs mois sur ma PAL (pile à lire). Lorsque je me décidai enfin je ne l’ai pas regretté.
Cet auteur et son oeuvre font d’ailleurs partie de l’excellente revue littéraire trimestrielle « America » qui traite des espaces sauvages dans ce numéro (le 5ème) en compagnie de Jon Krakauer (dont j’ai chroniqué récemment Tragédie à l’Everest), Craig Johnson, Cormac Mac Carthy ou David Vann (avec Sukkwan Island).
Je ne rentrerai pas dans des détails trop techniques mais la surexploitation ravage les grandes plaines ainsi que le changement trop brutal de mode de vie. Les grands animaux ont disparu et les vaches les ont remplacées. Tout cela chamboule la végétation et l’écosystème. Les cow-boys ne peuvent plus vivre de leur travail et ce sont les créanciers et les banques qui tiennent les rênes.
Ces plaines étaient le refuge des bisons. Les tribus indiennes s’en nourrissaient mais ne tuaient que ce qui était nécessaire à leur propre survie. L’arrivée de tueurs professionnels européens a conduit la race a une quasi extermination à la fin du 19ème siècle. Heureusement quelques éleveurs ont conservé un troupeau, notamment dans le Dakota du Sud, terre de Broken Heart et ont permis un sauvetage in extremis.
Désolé pour ces explications fastidieuses, mais pour Dan O’Brien, la renaissance de ces terres ne passe que par une exploitation humaine et respectueuse de la nature. Son achat risqué de bisons fait partie de sa stratégie pour faire apparaître de nouveau une végétation adaptée (en effet les bisons labourent la terre, l’ensemencent) qui permettra le retour des animaux des plaines.
Dans ce livre tiens-toi prêt à découvrir la passion de l’auteur pour ces terres et ces grands espaces. Tu souffriras face à la quasi disparition d’une race animale. Ce sera, peut-être, le déclic qui te poussera à acheter un ranch aux US et y laisser gambader à sa guise ce magnifique et majestueux animal.
Pour briller en soirée
Et en France alors, il y a encore des bisons ? Disparu depuis le 8ème siècle, certaines réserves tentent de réintroduire cet incroyable mammifère.
C’est le cas de la réserve biologique des monts d’Azur, sur la commune d’Andon.
Il comprend un troupeau d’une quarantaine de bisons d’Europe (différent de ces cousins américains). Les 3/4 sont nés sur place.
Je te laisse lire le projet de cette structure afin de comprendre l’intérêt de réimplanter ces grands herbivores.